La santé humaine
Tout comme la faune et la flore, l’alternance jour/nuit est essentielle pour l’homme qui, dans la grande majorité des cas, nécessite d’être actif le jour et se reposer la nuit pour respecter son rythme biologique. Grâce à son horloge interne, l’homme sécrète de la mélatonine, l’hormone régulant d’autres hormones, le système immunitaire ou encore la protection des cellules.
Cette sécrétion débute en moyenne 2-3 heures avant l’heure du coucher, c’est le prélude du sommeil, phase responsable d’une sensation de fatigue et de froid, elle s’élève ensuite durant la nuit entre 1 heure et 5 heures et redevient plus basse, 2-3 heures après le réveil.
La lumière permanente vient interférer à ce cycle et peut provoquer des troubles du sommeil entraînant diverses pathologies : dépression, cancer, prise de poids.
- hausse du taux de dépression, étude de la chercheuse Tracy Berdrosian, de l’université d’Etat de l’Ohio, en 2012 (publication dans la revue Molecular Psychiatry),
- prise de poids, étude du Dr Cathy Wyse, de l’institut de science biologique et environnementale de l’université d’Aberdeen au RoyaumeUni, en 2012 (publication dans la revue BioEssays),
- risque accru de cancers (notamment cancer du sein), chercheurs de l’Inserm, dont le médecin Pascal Guénel, en 2010 (publication dans International Journal of Cancer ). Cette même année, le centre international de recherche contre le cancer (Circ), dépendant de l’OMS, classait le travail de nuit ou même le travail en horaires décalés comme « probablement cancérigène ».
Outre les effets néfastes sur la santé et la biodiversité, l’éclairage public fonctionne 4100 heures par an sur une commune. L’extinction nocturne de 00h00 à 5h00 ramène ce chiffre à 1910 heures, soit une économie de 53% sur la dépense liée à l’éclairage public de la commune mais aussi et surtout une économie sur l’impact écologique.
Les ressources énergétiques
L’électricité utilisée pour les éclairages publics est principalement produite à partir de sources nucléaires (uranium) et d’énergies fossiles (charbon, gaz, fioul), des ressources non renouvelables qu’il est indispensable d’économiser.
L’éclairage public en France, constitué de plus de 9,5 millions de lampes, représente une consommation annuelle d’environ 5,6 milliards de kWh, soit l’équivalent de la consommation électrique moyenne de 2 millions de ménages français (hors chauffage et eau chaude sanitaire).
L’utilisation de ces énergies a aussi un impact sur l’environnement avec des émissions de CO2 et dérèglements climatiques liés, la production de déchets radioactifs dangereux ou encore les marées noires.
La sécurité
L’extinction a également un impact sur la sécurité. De nombreuses études montrent que, sur la route, les automobilistes ont tendance à lever le pied de l’accélérateur lorsque l’éclairage est éteint et deviennent alors plus prudents et attentifs.
Parmi les retours des communes qui ont mis en place l’extinction de l’éclairage public, les rassemblements sociaux à vocation agressive, les rassemblements à destination destructrice des biens mobiliers de la commune et le tapage nocturne ont cessé.
En effet, ces regroupements sont plus propices à se dérouler dans des lieux éclairés.
Selon les chiffres disponibles de l’Observatoire national de la délinquance et des ripostes pénales (ONDRP) et d’études universitaires spécialisées en prévention-sécurité, près de 80 % des vols, agressions et cambriolages ont lieu en plein jour.
Lorsque l’éclairage est éteint, les incivilités et accidents de la route sont donc moins fréquents.
Sources :
https://grand-est.ademe.fr/sites/default/files/guide-contre-pollution-lumineuse-collectivites.pdfhttps://www.lagazettedescommunes.com/558804/eclairage-public-et-insecurite-a-lepreuve-des-faits/